Voici la suite de mon Top 10 des lieux à visiter à Montréal, réalisé suite à mon séjour dans cette belle ville effectué en juillet 2024.
Retrouvez-ici la première partie, avec le Mont-Royal, le Vieux Montréal, le Canal de Lachine, les Îles Saint-Hélène et Notre-Dame, le Jardin botanique / Parc olympique / Biodôme.
6 – Musée des Beaux Arts
Pour les amateurs d’Art de toutes les époques et styles, et de toutes ses formes, le Musée des Beaux Arts de Montréal est un incontournable.
Fondé en 1860, le Musée des Beaux Arts de Montréal est consacré à la promotion de l’art canadien et international. Sa collection compte plus de 43 000 œuvres.
La particularité de ce musée est d’occuper cinq bâtiments (pavillons) d’époques différentes, reliées ensemble via un réseau de passages sous-terrain.
Je ne m’attendais vraiment pas à une telle diversité dans les collections de ce musée, et à un si bel endroit. J’y ai consacré une journée entière de mon séjour ! Alors que je n’avais prévu que d’y passer quelques heures.
Il y a un grand contraste entre l’architecture intérieure des différents pavillons, le plus ancien est très classique (colonnes, boiseries, grands escaliers…), et les autres sont très modernes et épurées notamment le tout dernier, le Pavillon de la paix. Construit en 2016 il est constitué de béton, bois et verre.
L’entrée principale se fait au niveau du 1380, rue Sherbrooke. Il n’est pas possible d’entrer directement dans les autres bâtiments.
On arrive directement dans le pavillon Jean-Noël Desmarais, construit au début des années 90, très épuré et moderne. Il dispose de plusieurs niveaux reliés par des escaliers aux marches quasi plates, c’est assez déroutant mais beau visuellement.
Surtout n’hésitez pas à vous procurer le plan du musée à l’entrée et d’y jeter un coup d’oeil, sans quoi vous risquez de manquer la visite de certaines salles.
Par rapport au contenu artistique, la première partie du musée présente de manière chronologique des oeuvres de la période du romantisme (XVIIIᵉ siècle) à l’art contemporain. Une grande salle met à l’honneur les impressionnistes (Renoir, Monet, Degas, Cézanne …) , avec principalement des peintures mais également quelques sculptures, comme une jolie sculpture de Renoir côtoyant le fameux « Penseur » de Rodin.
On avance ensuite dans le temps avec Matisse, Miró, Picasso, Modigliani, Dalí … puis on entre dans le Pop Art avec notamment Basquiat, et l’art contemporain avec Soulages, Vasarely … Un très beau voyage dans plusieurs siècles d’art, jamais ennuyant, avec de bonnes explications concernant les oeuvres principales. On trouve également des oeuvres d’artistes américains et canadiens.
En arrivant dans le Pavillon de la paix, accessible en se rendant au fond du pavillon principal, on refait un saut en arrière dans le temps et on découvre des chefs d’oeuvre des époques baroque et rococo, écoles française, italienne et anglaise des XVIIe et XVIIIe siècle.
C’est une belle découverte, les oeuvres sont superbement exposées, mises en valeur et bien expliquées. On trouve dans une des salles une petite section centrale dédiée à L’Empereur Napoléon 1er, avec des objets liés à l’empereur comme des cheveux, un chapeau, des gants et une botte lui ayant appartenu ! Ils ont été réunis par un collectionneur privé passionné de Napoléon.
Le niveau 3 est lié à la peinture Hollandaise, avec notamment Portrait de jeune femme de Rembrandt. Malheureusement, il était en travaux et fermé au moment de ma visite.
Le niveau 4 nous fait remonter dans le temps à l’époque du Moyen Âge et la Renaissance, avec en plus des peintures, des maquettes architecturales d’époque et des vitraux.
On se débrouille ensuite pour arriver au niveau -2 pour traverser la rue par le sous-sol et accéder au bâtiment historique du musée.
Plusieurs salles sont à découvrir par ce passage sous-terrain, notamment une salle avec des oeuvres contemporaines monumentales (ex : mobiles de Calder).
Arrivé dans le musée « historique », on commence la visite par une section dédiée aux Art décoratifs. Celle-ci est très fournie est présente dans toutes sortes de mobiliers aux designs fantaisistes, kitsch et/ou modernes. Il n’y a pas d’ordre chronologique : les différents styles et époques se confrontent, c’est très bien comme ça !
Cet espace est très vaste, il est sur plusieurs niveaux mais entièrement ouvert avec un système de passages en verre.
La disposition du musée sur cinq bâtiments étant assez complexe, après quelques errements et consultation du plan, je suis arrivé dans un bâtiment abritant des oeuvres plus liées à l’archéologie et aux cultures du monde.
Très riche et surprenante, on y trouve de nombreuses pièces de :
- l’Archéologie méditerranéenne : Antiquité, Art grec, égyptien, moyen-oriental
- l’Art des Amériques
- l’Art asiatique
- l’Art africain et islamique
On parcourt vraiment le monde et l’histoire en visitant les salles de ce pavillon, c’est magique. Les pièces sont vraiment belles : sarcophage égyptien (avec momie), statues africaines et pré-colombiennes, tenues de samouraï, vases de l’antiquité grecque, etc …
Vous trouverez également dans le musée plusieurs sections pour les expositions temporaires, au moment de ma visite en septembre 2022, il y en avait 3 !
Une exposition de photographies noir & blanc de Diane Arbus, une exposition d’oeuvres «immersives » de Sheryl Boyle, et celle occupant le plus de place et pour moi la plus impressionnante : une exposition d’oeuvres de Nicolas Party.
Je ne connaissais pas cet artiste contemporain (né en 1980), une vraie belle découverte !
Je suis sûr que quelque soit le moment de votre visite, de belles expositions temporaires vous attendrons. En 2000 j’avais fait l’exposition Renoir-Picasso, je m’en souviens encore très bien.
En terme de temps, visiter l’intégralité du musée peut prendre toute la journée, mais si vous ciblez bien ce que vous souhaitez faire en consultant le plan à l’arrivée, vous pourrez vous contentez d’y passer deux ou trois heures.
Il est possible de visiter une partie le matin puis de revenir l’après-midi après manger, car le billet est à la journée. Attention cependant, le musée ferme à 17h.
J’ajouterai pour finir que le lieu est très agréable, aéré, les oeuvres ont de la place et ne sont pas serrées les unes contre les autres … Si en plus vous arrivez à le visiter à un moment où il n’y a pas trop de monde, vous passerez un moment beaucoup plus apaisant que dans certains musées parisiens bondés et parfois un peu trop denses.
L’entée adulte coûte 24 $ CAN.
En parlant de dépenses : la boutique de ce musée est la plus belle que j’ai vue dans un musée ! Elle est aussi riche, bien présentée et agréable que le musée en lui-même.
7 – Plateau Mont-Royal
Ah les maisons du plateau Mont-Royal ! J’ai passé beaucoup de temps à explorer cet arrondissement de Montréal de 8 km² situé au pied du Mont-Royal, que ce soit avec mon vélo Bixi, ou à pied pour ce qui est de ses rues emblématiques.
Situé à proximité du centre-ville, vous n’y trouverez pas les buildings de celui-ci.
Commençons tout d’abord par la partie résidentielle. Les plus jolies maisons de Montréal sont sans doutes situées dans les rues du « Plateau ». Aucune n’est strictement identique, mais ont comme points commun de disposer d’escaliers extérieurs.
Deux raisons à cela : à partir du XIXe siècle, les maisons de Montréal devaient être construites en retrait pour laisser un espace vert devant. Pour gagner un peu d’espace, on construisait donc les escaliers devant la maison !
La seconde raison est qu’en hiver, il n’est pas rare qu’il y ait 2 à 3m de neige devant chaque maison. Les portes d’entrée peuvent donc difficilement se situer au niveau du sol.
Qui dit escaliers dit portes. On retrouve donc sur les façades de ces maisons de nombreuses portes, parfois bien plus que de fenêtres !
Ces belles maisons sont souvent également agrémentées de balcons.
Concernant l’architecture, sans être un expert dans ce domaine, j’ai pu reconnaitre des mélanges de style victorien, néo-colonial, un peu d’Art déco et d’Art Nouveau « Belle époque » !
Plein de petits détails se cachent souvent au niveau des façades des maisons du “Plateau” : frises, tourelles, gardes-corps, vitraux … Prenez donc votre temps pour les admirer !
J’en oublierai presque de parler des rues : elles sont très vertes, et très ombragées ! En effet, il y a de nombreux arbres devant ces maisons, on ne voit parfois que très peu le ciel quand on s’y promène !
Dans certaines rues, on trouve de belles pistes cyclables bien séparées des voitures, mais ce n’est pas le cas dans toutes. Une carte des pistes cyclables de Montréal est disponible à l’office de tourisme, sinon Google Maps les indique très bien (vert plein pour les “vraies” pistes”, vert pointillé pour les rues avec voie cyclable non isolée).
Il y a de nombreux parcs dans ce quartier, le plus grand étant le parc La Fontaine, disposant d’un grand étang artificiel. Les autres sont le parc Jeanne-Mance (orienté sports avec des terrains de volley-ball de plage, de tennis, de soccer (football) et de baseball), et le parc Laurier.
Le point commun de ces parcs : les écureuils bien sûr ! Après une semaine on ne les remarque même plus tellement il y en a partout. Une blague que nous a raconté un guide québécois : “À quoi reconnaît-on un français à Montréal ? Il prend des photos des écureuils”/
Enfin, passent par « Plateau » les rues le plus emblématiques de Montréal.
Là il faut poser le Bixi et les parcourir à pied (au moins en partie): flâner dans les boutiques, choisir son resto pour le midi ou le soir, écouter et observer tous les petits détails de la vie dans ce quartier.
Voici la liste de ces rues et leur description, au delà du Plateau Mont-Royal.
Avenue Mont-Royal
Une rue très animée, fréquentée, colorée et vivante … On y trouve de nombreuses librairies, boutiques de vinyles, épiceries fines, cafés, terrasses, bars animés, boulangeries, boutiques “vintage”, friperies et restos.
Pendant votre avancée dans la rue, selon le sens soit vous verrez se rapprocher le Mont-Royal, ou bien la tour du Stade olympique !
La rue Saint Denis
Assurément l’une des artères les plus agréables à parcourir à pied à Montréal, la rue Saint-Denis est bordée de boutiques, de cafés, de restaurants, de bars et de librairies.
Longue sans jamais être monotone, belle et animée, la rue Saint-Denis se dévale presque sans effort si vous vous dirigez vers le Saint-Laurent. En tout cas, si vous voulez la parcourir en entier, sachez qu’elle fait 11 km .
La rue Sainte-Catherine
Principale artère commerciale de Montréal, la rue Sainte-Catherine s’étend sur 11 km comme la rue Saint Denis. Très animée à toute heure du jour ou de la nuit, cette rue est celle où on vient faire son shopping, se divertir, se restaurer ou simplement se balader.
Cette rue intègre le quartier des spectacles, et la place des arts, très animés au moment des festivals.
Vous trouverez aussi dans cette rue le “Village gai” (quartier gay de Montréal), avec notamment ses bars karaoké très animés tous les soirs.
Boulevard Saint-Laurent
C’est un des axes les plus tendances de Montréal, grâce à ses multiples restaurants, ses designers, ses boutiques, ses bars et ses boîtes de nuit aux façades colorées. Vous trouverez aussi beaucoup de Street Art dans cette rue !
Vous voulez manger au restaurant de Céline Dion ? C’est possible ! Céline et René ont en effet racheté une partie du restaurant Schwartz en 2012, vous pourrez y déguster de très bons sandwichs de smoked meat, comme ils aimaient le faire …
La Rue Peel :
Dans cette rue, vous trouverez les grands magasins et centres commerciaux : Simone, Place Montréal Trust, Eaton … Et toute la partie sous-terrains pour les périodes hivernales rudes !
8 – Marché Jean Talon
Ouvert toute l’année, sans interruption depuis 1933, le marché Jean-Talon fait partie des nombreux travaux d’infrastructure lancés par le gouvernement canadien pour donner du travail aux chômeurs de la Grande crise.
Il est situé dans le quartier de la Petite-Italie.
Aujourd’hui, il est un des plus gros marchés à ciel ouvert en Amérique du Nord. C’est vraiment un endroit coloré, agréable et plein de vie, donc même si c’est juste pour le visiter « en touriste », il vaut le déplacement.
Si vous voulez y faire des achats et découvertes culinaires, il est réputé pour proposer un excellent rapport qualité/prix.
Fruits et légumes frais, fleurs et semences, produits à base d’érable constituent les principaux produits qu’on y trouve, avec également des boucheries, poissonneries, boulangeries et boutiques spécialisées offrant épices, huiles, fromages, desserts …
C’est l’endroit idéal pour les habitants ou même touristes qui sont attachés à se fournir en produits frais et locaux.
On y trouve aussi des produits des 4 coins du monde, j’ai par exemple apprécié goûter à des spécialités de la cuisine syrienne proposées par « Les filles fattoush » : hoummous, babbaghanouj, mouhamara, et chips de pita.
Si vous aimez les marchés, vous pouvez aussi vous rendre au marché Atwater, qui est quand même un peu plus petit, moins populaire et plus cher que le marché Jean Talon.
9 – Université McGill
Il existe 7 universités à Montréal dont les principales, mais aussi les plus visibles si vous parcourez la ville, sont :
- Université McGill
- Université de Montréal
- Université du Québec à Montréal – UQAM
Les campus de ces universités sont réellement intégrés à la ville, les étudiants partagent les lieux de vie tels que les bars et restaurants avec les locaux et les touristes, ils ne sont pas isolés dans leur université.
L’université la plus impressionnante et intéressante à visiter (de l’extérieur en tout cas) est l’Université McGill.
C’est un établissement anglophone, réputé pour être la meilleure université du Canada. Elle a classé dans les 30 meilleures universités du monde en 2019.
L’université McGill compte parmi ses anciens élèves 12 prix Nobel, trois astronautes, trois premiers ministres canadiens, treize juges de la Cour suprême du Canada, quatre dirigeants étrangers, 28 ambassadeurs étrangers, neuf lauréats des Oscars, onze lauréats des Grammy Awards, trois gagnants du prix Pulitzer et 28 médaillés olympiques !
Son histoire telle que racontée par le guide avec qui j’ai effectué un « bike tour » historique de Montréal est très surprenante.
James McGill (1744–1813) était un riche marchand de fourrures qui voulait développer Montréal. Il a accepté de léguer un terrain à la ville (à l’emplacement de l’université actuelle) et 10 000 £ à la condition qu’une université serait construite à l’emplacement du terrain dans les 10 ans, et qu’elle porterait son nom.
Si ces conditions n’étaient pas remplies, tout irait à sa veuve … Mais l’université McGill a ouvert ses portes en 1921, 8 ans après la mort de James McGill !
Son campus s’étend comprend plus de 80 bâtiments, d’une architecture assez hétérogène : Art déco, néo-gothique, style classique.
Pour les touristes, en plus de se balader sur le campus plein d’étudiants en train de réviser dans un cadre verdoyant, vous trouverez plusieurs musées, notamment :
- Le musée d’histoire naturelle Redpath (je n’ai pas pu le visiter, il était fermé)
- Le musée Musée McCord Stewart : musée qui s’est donné comme mission d’être un gardien du patrimoine et un milieu de recherche et d’enseignement consacré à la préservation, l’étude, le rayonnement et la connaissance de l’histoire canadienne.
On y trouve une exposition et collection permanente liée aux First nations (ou autochtones). C’est assez impressionnant de voir grâce à des photos et témoignages vidéo ce que ces peuples ont subi au nom du colonialisme et de l’évangélisation des peuples. On peut réellement parler de génocide culturel … Cela a fait l’objet d’excuses officielles par l’église catholique en 2021 (voir https://information.tv5monde.com/info/canada-l-eglise-catholique-presente-ses-excuses-officielles-aux-peuples-autochtones-425857)
10 – Ville souterraine (RÉSO)
Montréal est une ville très agréable en été, mais très rude en hiver ! 2 à 3 m de neige, ce n’est pas inhabituel. La ville dépense plus de 190 millions d’euros par an pour déneiger la ville.
Pour pouvoir avoir une vie « au chaud », faire ses courses, manger, avoir une vie sociale … Montréal a développé une vraie ville souterraine : aujourd’hui la plus étendue du monde !
Celle-ci permet d’accéder aux différents lieux de vie, à pied via un circuit piétonnier de plus de 30km, dont voici le plan.
Sont ainsi reliés les différents centres commerciaux géants de la ville, restaurants, cinémas, hôtels, salles de spectacles (ex : palais des congrès, Centre Bell), gares, places (ex : place des arts, des spectacles…) ainsi que les bureaux d’entreprises situées dans les différentes tours de la ville.
Ce réseau souterrain (RÉSO) a commencé avec l’inauguration de la Place Ville Marie, en 1962, avec sa galerie marchande au sous-sol. Ce réseau s’est ensuite étendu avec l’arrivée du métro et la construction des tours géantes du centre ville (exemple : Complexe Desjardins).
J’ai pu profiter de ce réseau sous-terrain un jour de pluie assez intense, le seul en deux semaines en septembre 2022.
A noter qu’à divers endroits, vous trouverez d’immenses food-courts, vous permettant de goûter à différents types de cuisine, tout en mangeant dans un espace commun géant. J’adore ce type d’endroit que ce soit en mode « digital nomade » (j’ai rédigé la plus grande partie de cet article dans ce type d’endroit !), ou entre amis (chacun prend ce qu’il veut et se retrouve ensemble).
Mes food courts préférés de Montréal : Times out market, Le central, food court du Complexe Desjardins. Je n’ai pas pu tester celui du centre commercial “Place Ville-Marie” fraîchement rénové mais des habitants m’ont dit que c’était le meilleur !
Si vous ne l’avez pas encore lue, retrouvez-ici la première partie de ce Top 10 des lieux à visiter à Montréal.